Objectif 2050 : les territoires au cœur de la stratégie zéro carbone
Une approche stratégique intégrée indispensable
Pour répondre aux défis croissants de la Transition Écologique et Énergétique (TEE) et atteindre les ambitieux objectifs de réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, ainsi que la neutralité carbone en 2050, une démarche stratégique en trois volets s’avère essentielle :
- Une stratégie d’adaptation et d’atténuation coordonnée
Elle couvre un large éventail de thématiques (gestion des ressources, consommation et efficacité énergétique, aménagement durable, décarbonation de l’industrie) et repose sur une planification rigoureuse ainsi qu’une contractualisation entre l’État et les acteurs locaux.
2. Une stratégie d’investissement et de financement optimisée
Elle vise à accélérer le rythme et l’impact des projets, tout en répondant aux contraintes budgétaires et en garantissant la cohérence des modes de financement mobilisés.
3. Une approche territoriale renforcée tout au long du cycle de vie des projets
Les territoires jouent un rôle clé dans la réussite de la TEE, puisqu’ils concentrent les impacts (ex. vulnérabilité climatique) et disposent des leviers d’action nécessaires (énergie, infrastructures, aménagement). Cette démarche territorialisée adapte les solutions aux besoins locaux et mobilise efficacement les ressources disponibles.
Un besoin d’accélération des investissements face aux contraintes budgétaires
Les investissements nécessaires pour la TEE à l’échelle territoriale sont estimés à environ 20 milliards d’euros par an entre 2024 et 2030 (hors adaptation), alors que seulement 8 milliards sont actuellement mobilisés[1]. Cela représente une accélération significative, avec un impact notable sur le volume et le rythme des investissements des collectivités locales (60 % des montants nécessaires et une hausse de 130 % du rythme).
Pour atteindre ces objectifs malgré les contraintes imposées par les lois de finances, plusieurs actions sont nécessaires :
- Réaliser des arbitrages complexes entre besoins à court terme et objectifs à long terme.
- Requalifier les investissements existants pour les aligner avec les objectifs écologiques à l’aide d’outils tels que le budget vert et l’évaluation environnementale des projets.
Cependant, le manque de compétences sur certains territoires freine ces dynamiques, avec 26 zones identifiées comme très faiblement dotées en ingénierie[2]. Les petites communes, notamment, peinent à développer des projets structurants et restent sous-représentées dans les financements du Fonds Vert.
Renforcer l’ingénierie territoriale pour structurer les projets d’avenir
L’ingénierie territoriale joue un rôle crucial dans la réussite des projets. Un investissement limité (moins de 100 millions d’euros) pourrait mobiliser rapidement 10 milliards d’euros de financements additionnels, tout en augmentant l’efficacité des dépenses publiques de 35 %[3].
Il est impératif de couvrir toutes les étapes des projets : renforcer la planification stratégique, structurer efficacement les initiatives et accompagner les territoires sur des thématiques complexes telles que la transition énergétique (énergies renouvelables, rénovation thermique) et l’aménagement durable (verdissement, gestion du cycle de l’eau).
Conclusion
La réussite de la Transition Écologique et Énergétique repose sur une démarche stratégique intégrée, articulée autour de trois axes : une planification cohérente pour l’adaptation et l’atténuation, un modèle d’investissement optimisé et une approche territoriale ancrée dans les besoins locaux. En renforçant l’ingénierie territoriale et en développant des projets ambitieux, les collectivités peuvent relever ces défis et maximiser leur impact. Le Groupe SCET et Bureau T, accompagnent les acteurs dans cette transformation, faisant d’eux les moteurs d’une transition écologique essentielle et durable.
[1] Source : I4CE, Panorama des financements climat des collectivités Locales, Septembre 2024 / estimation de 21 Mds €/an de besoin d’investissement sur la transition écologique d’ici 2030 selon l’IGF
[2] Source : SCET, Livre blanc : L’ingénierie territoriale, Juil. 2022
[3] Source : SCET, Livre blanc : L’ingénierie territoriale, Juil. 2022